Papier recyclé vs papier classique

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Le papier recyclé est-il réellement plus écologique que le papier traditionnel labellisé PEFC ? Une question légitime à laquelle nous répondons.
Et si le papier recyclé était le fruit d’un complot de « Green Washers » ? Et si le papier recyclé n’était pas écologique du tout ? Et si le papier n’était même pas recyclé ? On a enquêté, on vous répond.Commençons par poser les bases. Avec une consommation de 136 Kg de papier par an et par personne, le succès de la série « La Casa de Papel » (la maison de papier), on ne peut plus nier notre addiction à la feuille blanche. C’est grave docteur ? Voici les faits.   Papier recyclé VS Papier PEFC/FSC: « je t’aime, moi non plus » Ils ne peuvent exister l’un sans l’autre… C’est un fait. Les fibres du papier usagé ont été coupées lors du processus de recyclage et n’offrent pas une tenue suffisante pour obtenir un résultat exploitable. C’est à ce moment que la fibre vierge qui constitue le papier classique labellisé PEFC entre en jeu. Elle vient apporter une tenue et lier toutes les fibres ensemble. Le papier n’est également recyclable que 7 fois en moyenne. Ensuite, les fibres sont trop abîmées pour donner un produit convenable. Bien entendu, il serait déraisonnable de ne pas recycler le papier, largement réutiliser dans la production d’emballages et de journaux. Aujourd’hui, en France, nous recyclons 79 % du papier. Cela nous permet de développer une économie circulaire avec un meilleur traitement de nos déchets. Recycler, ça pollue ! Qu’il s’agisse de produire de la pâte à papier vierge ou recyclée, cela nécessite beaucoup d’énergie. La différence est que le papier vierge utilise une plus grande quantité d’énergies renouvelables dans sa fabrication que le recyclage. En clair, produire du papier recyclé émet plus de gaz à effet de serre. La production de papier classique sert également un objectif « anti-gaspillage » dans l’industrie du bois puisque le bois utilisé provient des déchets de la transformation du bois comme les branchages.Dans les faits, une tonne de pâte à papier vierge produira 297 kg de CO2 contre 317kg pour une tonne de pâte recyclable.(source : Bilans GES) « Il a traversé la moitié de la planète, mais c’est écolo ! » Comme acheter des noix de pécan bio venant de Californie, aller chercher du papier recyclé à l’étranger lui-même collecté aux 4 coins de l’Europe, met à rude épreuve la notion d’écologie. En 2019, après la faillite du pilier français du papier recyclé Arjowiggins, les producteurs allemands et autrichiens se sont imposés face à des producteurs français à l’offre plus restreinte. Chez l’Imprimerie À Réaction, nos produits, à l’image de nos catalogues, sont faits de papier classique certifié PEFC, venant de l’Usine Condat en Dordogne. Ce n’est pas notre passion pour la truffe qui nous a poussé vers le Périgord, mais bien l’impact écologique sans équivoque de travailler localement. Concrètement, sur une année, nous recevons l'équivalent de 83 camions de papier, soit un total annuel de 1500 tonnes de papier venant de Dordogne. Si l’on choisissait de se fournir uniquement en papier recyclé, nous devrions nous tourner vers l’étranger, soit un minimum de 1000km à parcourir pour la marchandise (et encore, si l’entreprise était située à la frontière). Nous approvisionner en Dordogne nous permet donc de réduire notre emprunte environnementale avec :Aujourd’hui et selon nous, opter pour un papier classique local et durable (PEFC) fait plus sens que d’optez pour une production 100% en papier recyclé autrichien ou d’un autre pays. Cependant, lorsque nos clients commandent des produits recyclés, nous nous efforçons de choisir le fournisseur le plus proche de notre atelier.Découvrez comment fonctionne l’usine Condat Le papier classique PEFC ou FSC, gardien des forêts Produire du papier issu de forêts plantées et gérées durablement permet de diminuer la pression sur les forêts naturelles et la biodiversité qui s’y rattache. D’après les données de la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture), entre 2005 et 2020, les forêts européennes ont grandi de 58 000 km carré. C’est comme si on avait recouvert la Suisse d’arbres. Ce serait un sacré plan d’urbanisme environnemental ! La majeure partie du papier classique est produite à partir de bois récolté dans des forêts durables. Ces papiers, comme ce que nous utilisons, sont certifiés PEFC ou bien FSC qui sont les 2 principaux labels prouvant du respect des normes environnementales. Il faudrait vraiment avoir une dent contre mère nature pour aller acheter du papier non durable tellement il est omniprésent sur le marché. C’est un geste simple qui permet de protéger nos forêts naturelles.Ce qui se cache derrière PEFC Le papier recyclé gris, poilu et véritable éponge ? Je n’ai pas commandé de brouillon ! C’était le cas au début du recyclage papier, mais aujourd’hui, il devient de plus en plus difficile de le différencier du papier classique. On en retrouve de toutes les sortes. Du papier recyclé comportant 100% à 50% de fibres recyclées, de couleur blanche au gris naturel, vous pouvez acheter du papier recyclé visuellement identique au papier classique. Lorsqu’il présente cette couleur grise, c’est tout simplement qu’il a été retraité sans séparer l’encre des fibres usagés. Dans le cas contraire, les feuilles recyclées seront blanchies comme le papier classique qui dort au fond de votre imprimante. Recycler, un truc de riches ? Concernant les besoins d’une imprimerie, il vous suffit de vous rendre sur le site web d’un producteur de papier afin d’observer directement la différence de prix entre deux papiers similaires en format et grammage, l’un étant classique et l’autre recyclé. Aujourd’hui, le recyclé coûte plus cher que le classique. Les prix varient également en fonction du pourcentage de fibres recyclées contenues dans la feuille, mais le constat reste le même. Heureusement, cette différence de prix diminue doucement avec les années. Aujourd’hui, le papier classique certifié PEFC ou FSC possède le meilleur rapport qualité/prix/impact environnemental en faisant le favori du marché. L’industrie du papier s’est rachetée une conscience environnementale Le premier constat est qu’en France nous sommes au-dessus des 72% de la moyenne européenne concernant le recyclage du papier avec un taux à 79%. Nous sommes donc conscients de l’importance du recyclage. Chez l’imprimerie À Réaction, 100% de nos déchets papiers sont recyclés. Afin d’aller plus loin dans la démarche, nous utilisons des encres végétales composées de produits naturels. Ça ne veut pas dire qu’il faut les boire ! Seuls les pigments ne sont pas naturels bien qu’ils soient biodégradables. En choisissant cette option, nous enlevons de l’équation le traitement des hydrocarbures présents dans les encres minérales classiques lors du retraitement du papier. Originellement, l’un des gros problèmes dans la production de papier était le blanchiment au chlore. Très polluant, c’est aujourd’hui interdit en Europe et remplacé par un traitement au dioxyde de chlore jugé beaucoup moins polluant ou à un procédé totalement non-toxique utilisant un mix d’eau oxygénée et d’hydrosuflite de sodium. L’usine d’Iggesund : ett skolfall (au cas où, ça veut dire « un cas d’école » en suédois) Cette usine suédoise, située sur les bords de la mer Baltique et productrice de carton à base de fibres vierges avait totalement chassé de ses environs toute vie marine du fait de ses émissions de produits néfastes à l’environnement. Mais ça, c’était avant les gros changements apportés au processus de production. La dernière mesure mise en place en 2009 concerne la purification chimique de l’eau. Une technique semblable au traitement des eaux usées de votre maison. Le résultat ? Le retour des poissons, des aigles et de nos amis les phoques, pourtant très sensibles à la qualité de leur environnement, dans les eaux entourant l’usine. Cette usine représente parfaitement les changements et l’évolution vers un fonctionnement éco-responsable de la production de papier non-recyclé labellisé PEFC ou FSC. Diagnostique : alors, papier recyclé ou classique PEFC ? Le recyclage du papier n’est pas un débat, mais bien une nécessité. Il va de paire avec la production de papier vierge certifiée durable formant un cercle de plus en plus vertueux avec les années. Cependant, afin de s’étendre dans nos presses offsets ou numériques, le papier recyclé se doit d’évoluer. Aujourd’hui les infrastructures françaises liées à sa production sont limitées, la demande est faible même si elle tend à augmenter et les prix sont élevés. C’est un marché d’avenir qui est à supporter à l’échelle nationale dans un premier temps, puis européenne et mondiale. Dans l'état actuel des choses, imprimer sur du papier recyclé sera surtout bénéfique à votre image. Pour que le bénéfice soit réel pour la planète et votre porte-feuille, il faudra encore attendre ! Globalement, le papier est un produit durable fabriqué à partir de ressources renouvelables, qui reste une très bonne option face à la dématérialisation massive défendues par certaines entreprises. L’exemple des emails inutiles envoyés plus massivement que des prospectus, le stockage de données sur serveurs, le fait que le matériel informatique ne soit recyclable qu’à 20%, etc. Tout cela remet en perspective la dimension écologique de la dématérialisation qui est à temporiser avec une bonne utilisation des ressources papiers.Source : La Tribune